HOMELIE 3° DIMANCHE DE CAREME 19 MARS 2017
d’après l’Evangile selon Saint Jean – chapitre 4 versets 5 - 42
En ce dimanche de carême, les textes liturgiques du dimanche priment sur ceux retenus pour la fête de Saint Joseph, tout particulièrement pour l’Evangile.
Voici donc l’histoire d’une rencontre, une rencontre aux multiples facettes qui nécessiteraient sans doute un plus long récit encore. Il suffit de penser au long développement que nous ferions, s’il fallait nous-mêmes raconter notre découverte du christianisme. Une longue rencontre autour du puits, autour de l’eau : cette eau dans laquelle seront baptisés dans la nuit de Pâques de nombreux adultes à travers le monde…Alors c’est peut être l’occasion de nous rappeler toute la richesse de l’eau.
L’eau fait vivre, elle désaltère. L’eau vient fertiliser la terre : sans eau, pas de fleurs, pas de fruits, pas de légumes ! L’eau rend la vie après la sècheresse. L’eau vient laver ce qui a été sali. Elle purifie, nettoie, elle réjouit ! L’eau redonne courage et fraîcheur. Quel bonheur de se tremper dans l’eau quand il fait chaud ! Les pays qui manquent d’eau savent à quel point elle est indispensable : et on se met sous la pluie avec délectation, alors que nous, nous râlons sous nos parapluies en disant qu’il fait mauvais temps…Bien sur le trop d’eau peut dévaster une région et l’inonder : mais la sécheresse est sans doute plus catastrophique encore ! Arroser une plante, donner un verre d’eau à celui qui a soif, c’est le sauver ! Boire ensemble à la même source, c’est entrer en communion…
Voici donc Jésus assis sur la margelle du puits…Et une femme vient y puiser de l’eau ! Ce n’est pas à midi, en pleine chaleur, que l’on vient d’ordinaire au puits. Mais sans doute, cette femme n’a pas envie de rencontrer quelqu’un !
Et pourtant le puits c’est le lieu de la rencontre, de l’échange. Et Jésus ne tient pas compte des frontières. D’ordinaire, un Juif ne parle pas à des Samaritains ; encore moins à une femme !
Interrogeons-nous : où sont nos puits, nos lieux de rencontre aujourd’hui ? Je me rappelle cette femme âgée de 80 ans, référente de son village, elle se demandait toujours comment rencontrer les gens du village. Aller à la sortie de l’école ? Elle n’avait plus ni enfants, ni petits enfants à récupérer…alors elle avait choisi les poubelles ! Tous les après-midi, elle y passait une heure à discuter de tout et de rien avec ceux qui s’arrêtaient. C’est moins bucolique qu’au puits ! Il n’empêche ! A chacun de trouver le moyen de passer de l’ignorance mutuelle à la vraie rencontre…
Et voilà que Jésus promet une EAU VIVE à la femme de Samarie ! Qu’est-ce que ça signifie ? Nous avons des besoins humains : l’EAU en est un essentiel ! Mais tous les biens qui nous sont offerts ne sont-ils pas le signe d’un bien plus précieux encore ? Lorsque que l’eau va couler sur les Catéchumènes au cours de la Veillée Pascale, cette eau sera tout autre chose qu’une simple eau ! Les nouveaux baptisés témoignent toujours de ce moment inexplicable où ils se sont trouvés comme enveloppés par le Christ !
Cette rencontre provoque inévitablement un choc ! Elle nous met devant la réalité de nos vies ! Et cette femme s’est retrouvée face à sa vie, aux 5 maris qu’elle a eus, à sa difficulté d’aimer et à être aimée…Et cela va la troubler plus encore que l’affirmation de Jésus se disant le « Messie ». Elle va devenir missionnaire : elle ne peut pas taire ce qu’elle vient de vivre, la découverte qu’elle vient de faire !
La femme va être ébranlée d’abord dans ses certitudes : Où doit-on adorer ? Certains disent à Jérusalem…d’autre sur le mont Garizim…Qu’importe, dit Jésus, ce type de débat ne peut que mener à l’exclusion ! Et le risque existe -aujourd’hui encore- d’ériger des lois qui ferment la porte à ceux qui voudront entrer ! Jésus et la femme auraient dû s’ignorer…Et Jésus, étant ce qu’il est, aurait pu demander à la femme de quitter celui qui n’était pas son mari ! Il ne l’a pas fait !
Quel encouragement à oser rencontrer ceux et celles que l’on dit infréquentables ! Osons les rencontrer : Jésus est déjà là, présent, il nous attend. Quelle merveilleuse histoire que celle de Jésus et de la Samaritaine. Un grand merci à l’Evangéliste Saint Jean de nous l’avoir conté ! Elle ressemble si fort à nos vies à tous ! Amen.
Père Bruno Deroux Vicaire Forain de l'Unité paroissiale entre Lance et Ventoux
".....Daigne bénir ces pains qui sont le signe du travail accompli......"
"........qu'ils soient aussi le symbole du salut que tu offres à tous ceux qui travaillent à l'avènement de ton règne....."